Estimation du taux de change réel d’équilibre et choix d’un régime de change pour le Cameroun
L’étude analyse les principaux déterminants du taux de change réel et modélise les effets de la politique de change du Cameroun sur ses équilibres externe et interne. Après une brève revue de la littérature sur les travaux sur les taux de change réel. Les techniques d’analyse de la cointégration ont permis d’identifier et d’estimer les variables fondamentales des taux de change effectifs réels. A long terme, les variables suivantes influencent le taux de change réel pondéré par les exportations : les termes de l’échange, les variables de contrôle des capitaux et des échanges, tandis que les termes de l’échange, les investissements et les dépenses du gouvernement ont un impact sur le taux de change pondéré par les importations. Les déterminants de long terme du taux de change réel pondéré par le commerce sont les termes de l’échange, l’investissement, les dépenses gouvernementales et le contrôle des capitaux. Les variables termes de l’échange, dette extérieure, masse monétaire et progrès technique influencent à long terme le taux de change réel interne. Ensuite l’étude estime des modèles à correction d’erreur afin d’identifier les déterminants de court terme du taux de change effectif réel. Les variables comme la croissance, le progrès technique, les avoirs extérieurs nets et l’aide au développement ont été introduites compte tenu de leur impact à court terme sur le taux de change réel. Les coefficients d’ajustement sont -0.20, -0.14, -0.19, -0.28 respectivement pour le taux de change effectif réel pondéré par les exportations, les importations, le commerce et le taux de change réel interne. L’élimination d’un choc qui survient sur l’économie camerounaise requiert respectivement 13 ans, 19 ans, 14 ans et 9 ans à partir du modèle estimé pour le taux de change réel pondéré respectivement par les exportations, les importations et le commerce et enfin pour le taux de change réel interne. Notre analyse révèle plusieurs périodes de sur-évaluation et de sous-évaluation du taux de change réel. L’évaluation de la transmission de la politique de change et de son impact sur l’équilibre externe et interne témoignent de la nécessité de mesures correctives d’ajustement du taux de change. En conséquence la stratégie d’un régime de change administré ne convient pas à l’économie camerounaise Cameroun pour poursuivre un double objectif externe et interne de compétitivité et de croissance économique avec un niveau d’inflation modéré.