La Conférence ministérielle (la «Ministérielle») de l’Organisation mondiale du commerce de Seattle (décembre 1999) a révélé en France, dès sa préparation, des lignes de fracture qui se retrouvent, à bien des égards, aux États-Unis. Face à un large consensus des partis de «gouvernement», des dirigeants politiques (Pat Buchanan et Charles Pasqua) font de l’opposition à l’OMC leur principal cheval de bataille •avec des retombées «antifédérales» contre Washington ou contre Bruxelles. À côté des politiques, des organisations non gouvernementales (ONG) utilisent Seattle pour afficher leurs préoccupations •prenant généralement à partie l’OMC mais aussi, parfois, apportant leur soutien à certains de ses résultats, tels que la suppression des subventions agricoles à l’exportation décidée lors de l’Uruguay Round et saluée par la Confédération paysanne. La population française demeure, jusqu’à présent, «consentante» à la progression de la mondialisation (...).