L'objet de cette étude est d'évaluer l'effet d'activités de bénévolat pendant les études universitaires sur l'accès à l'emploi en Ile-de-France de jeunes qualifiés. L'étude est réalisée sur données expérimentales de testing. Elle rend compte de la valorisation par les employeurs de la mise en évidence dans une candidature d'activités de bénévolat dans l'une des associations suivantes : les Scouts et Guides de France, une fédération sportive, la Croix Rouge Française, la Protection Civile, l'Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV), 30 Millions d'Amis, le Secours Populaire et les Restos du Cœur. Quatre professions en tension sans lien avec les activités de ces associations ont été examinées. Elles se distinguent par leur niveau de qualification et le degré de contact avec la clientèle qu'elles impliquent : les informaticiens diplômés d'un DUT, les développeurs informatiques diplômés d'un master, les chargés de clientèle dans la banque-assurance diplômés d'un DUT et les gestionnaires de patrimoine diplômés d'un master. Le protocole de ce testing permet d'évaluer l'effet du bénévolat sur l'accès à l'emploi en isolant l'effet relevant du signal de l'accroissement des compétences de l'effet relevant du signal d'engagement bénévole. Pour chacune de ces professions, nous avons construit 13 profils de candidats fictifs à l'emploi similaires en tout point, à l'exception d'une activité extraprofessionnelle passée, bénévole ou rémunérée, dont on souhaite évaluer l'effet sur l'accès à l'emploi. Entre avril et juillet 2010, nous avons envoyé 7553 candidatures en réponse à 581 offres d'emploi. L'étude consiste en une exploitation statistique et économétrique des résultats de ces envois. Au sein de chaque profession, les 13 candidats fictifs ont globalement les mêmes chances d'accéder à un entretien d'embauche. Lorsqu'une différence apparaît, elle est en défaveur de l'ancien bénévole. Ce résultat suggère qu'actuellement, dans les professions examinées, les employeurs ne valorisent pas l'engagement bénévole ni les compétences acquises par les jeunes qui ont exercé ces activités. Dans l'informatique, certaines activités de bénévolat introduisent une dissonance dans une candidature, de sorte que les chances du candidat d'accéder à un entretien d'embauche sont un peu plus faibles, toutes choses étant égales par ailleurs. Il est possible que l'employeur anticipe une plus faible disponibilité du fait de l'engagement bénévole. Par ailleurs, ce type de profil est peut-être considéré comme " hors norme " dans ce type de secteur, les recruteurs valorisant seulement les compétences techniques opérationnelles et pénalisant les caractéristiques mal à propos.