Quelle gouvernance économique mondiale après la crise ?
Le terme de « gouvernance » trouve son origine dans l’ancien français et, d’après « Le Robert », désignait l’action de piloter un navire en manœuvrant le gouvernail. Acclimaté outre Atlantique, le concept resurgit dans les années quatre-vingt-dix pour désigner la gestion des activités collectives d’un groupe : entreprise, ville, pays, voire du monde (gouvernance mondiale). Les effets catastrophiques de la crise de 1929 sur les relations économiques internationales avaient conduit, après-guerre, à l’édification d’une gouvernance mondiale (alors plus souvent qualifiée d’« ordre économique international ») ambitieuse et fondée sur des institutions interétatiques (FMI, Banque Mondiale, GATT, etc.) fixant des règles du jeu acceptées par ses membres. Quelques décennies plus tard, la crise de 2007-2008 rappelle que la gouvernance économique ne peut relever ni des seuls États, ni des seuls marchés, fussent-ils mondiaux, mais exige que les différents navires mettent le cap sur une destination commune. Malgré d’apparentes réformes et la prééminence acquise par le G20, le bilan qui peut être dressé trois ans après le déclenchement de la crise suscite toutefois un certain scepticisme.