La surveillance des personnes atteintes de démence par les appareils équipés de la technologie GPS et l'utilisation des « mesures les moins contraignantes » : Une interrogation sur le plan juridique et éthique (Monitoring of Persons with Dementia by Devices with GPS Technology and the Use of 'Least Restrictive Measures': A Legally and Ethically Interrogation)
French Abstract: « Ce qui a été présenté comme une occasion d'accorder davantage de liberté ne doit pas dégénérer en un déni de la dignité et des droits humains fondamentaux » [notre traduction]1.On a assisté à un mouvement régulier de reconnaissance des mécanismes de protection des droits de la personne en faveur des populations vulnérables, et en particulier des personnes âgées. Bien que les formes les plus manifestes de mauvais traitements fassent l'objet d'une surveillance accrue, il n'en reste pas moins que l'on s'en est tenu à une vision plutôt étroite dans la mesure où ce sont uniquement les mauvais traitements flagrants survenus en milieu familial ou en institution qui ont été ciblés. Et pourtant, une forme beaucoup plus pernicieuse de mépris à l'égard des droits fondamentaux pourrait relever des nouvelles technologies, et de leur application à la population vieillissante et aux patients atteints de démence, en particulier. Trop souvent, semble-t-il, nous tenons pour acquises les limites imposées à la liberté et la dignité des personnes atteintes de démence comme une conséquence naturelle inévitable de la dégénérescence de leur santé et de notre désir bien intentionné, quoique paternaliste, d'assurer leur bien-être médical. Aussi, il ne faut pas s'étonner que cela soit encore plus vrai en ce qui a trait aux technologies d'assistance que l'on a tendance, comme leur nom l'indique, à juger inoffensives.1. S Welsh et al, « Big Brother Is Watching You: The Ethical Implications of Electronic Surveillance Measures in the Elderly with Dementia and in Adults with Learning Difficulties » (2003) 7:5 Aging & Mental Health 372 à la p 374