French abstract: Par son arrêt Dogan (C-138/13), la Cour s’est, pour la première fois, prononcée sur la condition de connaissances de la langue officielle de l’État membre d’accueil, exigée pour l’octroi d’un visa « regroupement familial » avec un ressortissant de pays tiers – en l’espèce, tombant sous le régime de l’accord d’association avec la Turquie. Cette condition est devenue légion dans certains États-membres de l’Union européenne. Nous défendons que, dans l’arrêt annoté, la Cour franchit un premier pas dans le débat houleux de la légalité des tests d’intégration civique. Ce premier pas reste timide, dans la mesure où il ne concerne explicitement qu’un nombre restreint de situations en rapport avec les libertés économiques, sans prise de position sous l’angle du respect de la vie familiale. Néanmoins, par le biais de l’exigence d’individualisation, l’arrêt pourrait avoir des conséquences au-delà des seules libertés économiques, en particulier lorsque le droit au regroupement familial au sens de la directive 2003/86 relative au droit au regroupement familial est en jeu. English abstract: In its Dogan judgment (C-138/13), the Court ruled for the first time on the language requirement which is imposed by some EU Member States – in casu Germany – as a condition for granting family reunification with a third country national – in this case, under the association agreement with Turkey. This condition has become spread in certain Member States of the European Union. We argue that, in the annotated judgment, the Court takes a first step in the hot debate on the legality of civic integration tests. This first step remains modest, insofar as it only explicitly concerns a limited number of situations related to economic freedom (association agreement), without taking a stand with regard to respect for family life. However, through the requirement of individualization, the judgment could have consequences beyond economic freedom, in particular when the right to family reunification is at play