L’évolution de la segmentation du marché du travail en France : 1973-2007.

Les critiques adressées à la théorie du capital humain prennent principalement la spécificité du marché du travail en compte. Doeringer et Piore (1971) ou Cain (1976), mettent notamment en évidence l’influence de la situation sur le marché du travail dans la détermination des salaires individuels. Cette influence a été étudiée pour différents pays (Theodossiou et Yannopoulos, 1998 ; Yuhong et Johnes, 2003). Sloane et alii (1993), Orr (1997) et Roig (1999) mettent plus particulièrement en évidence l'existence d’une segmentation du marché du travail. Au contraire, pour Van Ophem (1987), la segmentation du marché du travail doit être rejetée. A partir de là, l’objectif de ce travail est double : dans un premier temps, il s’agit de proposer une étude empirique de l’évolution de la segmentation du marché du travail français à travers les Enquêtes Emploi de l’INSEE pour diverses années entre 1973 et 2007. Dans un second temps pour l’année 2007, il s’agit d’identifier les ségrégations existant sur les divers segments du marché du travail. Si les résultats obtenus mettent en évidence une dévaluation des diplômes, ils montrent également peu de changements dans la structure du marché du travail français entre 1973 et 2007. Ils soulignent notamment la persistance des différents segments du marché du travail et identifient de nombreuses ségrégations – de genre, sociales, spatiales-, au sein des divers segments.