Cette communication a pour objet de présenter l’ouverture des marchés de l’énergie en Europe non pas sous l’angle réglementaire ou économique mais sous l’angle culturel, en cherchant à souligner les spécificités du marché français. En effet, alors qu’à l’issue de la seconde guerre mondiale, l’Etat français s’était doté d’un champion tricolore, moteur de la reconstruction et défenseur de valeurs nationales, les obligations réglementaires de Bruxelles font aujourd’hui fi de cette volonté collective pour reléguer toute idéologie au rang de vieillerie, glorifiant la liberté individuelle de consommation. Mais à l’échelle des décideurs peut-on véritablement gérer l’énergie sur de seuls critères raisonnables et logiques ? De par la spécificité de l’énergie, les politiques peuvent-ils faire des choix détachés de toute idéologie ? A l’inverse, le client final souhaite-t-il vraiment choisir son fournisseur d’énergie ? A travers sa facture d’électricité ou de gaz est-il prêt à ne payer que des électrons débarrassés de toute empreinte nationale ? Comment conçoit-il le confort énergétique : au travers du service public ou du développement durable ? Cette communication propose une analyse à la marge des débats généralement abordés sur le sujet. Au travers d’une analyse systémique, nous soulignons les carences d’une libéralisation qui, à défaut d’objectif, manque surtout de maîtrise, ce qui semble préoccupant au regard des enjeux de cette industrie