The “Generalized Other” or How to Make its Voice Heard in an Audit Committee.
Cet article cherche à déterminer dans quelle mesure et dans quel contexte les administrateurs d’un comité d’audit expriment leurs préférences et leurs points de vue à la direction financière ainsi qu’aux auditeurs inernes et externes, de manière à exercer une influence sur la qualité des états financiers ou la robustesse du controle interne de l’entreprise. Ce travail se fonde sur une approche compréhensive avec 27 entretiens menés auprès de membres des comités d’audit d’entreprises cotées au CAC 40. Il apparaît qu’au sein d’un comité d’audit, deux types de collaboration sont possibles : une “collégialité contrainte” ou une “culture de collaboration” (Hargreaves, 1994). La “collégialité contrainte” semble être la configuration de travail initiale d’un comité d’audit. Elle conduit à une situation de défiance et ne permet pas aux administrateurs de s’exprimer de manière audible. Le président du comité d’audit joue alors un rôle majeur dans la transition d’une situation de “collégialité contrainte” à celle d’une “culture de collaboration”. Il provoque des réunions informelles, montre sa réceptivité et permet ainsi aux membres du comité d’audit de s’exprimer et d’être entendus. Cette “culture de collaboration” implique que les administrateurs ont un pouvoir de suggestion, pouvoir efficace car ayant une influence sur “l’autrui généralisé” (Mead, 1934) des autres membres du comité. “L’autrui généralisé” agit alors comme un censeur.