L'économie de la qualité, en ses secteurs, ses territoires et ses mythes
Le texte propose un cadre d'analyse "régulationniste" de l'émergence d'une "économie de la qualité" dans le domaine agroalimentaire. Des propositions méthodologiques et analytiques de portée plus générale sont confrontées aux faits stylisés que l'on peut établir dans ce domaine. Avec la notion de modèle productif, le parti est pris d'une analyse conjointe des dynamiques des systèmes productifs et des dispositifs institutionnels. La notion d'espace de régulation renvoie à l'analyse des dimensions "sectorielle" et "territoriale" du mode de régulation. Secteur et territoire sont envisagés comme des constructions institutionnelles en tension. L'agroalimentaire est un bon exemple de ces tensions. L'économie de la qualité y est souvent présentée comme une réorientation des stratégies des acteurs et des politiques publiques, des secteurs vers les territoires. Celle-ci, en fait, remet en jeu les définitions des secteurs comme des territoires. La différenciation des qualités se développe à travers des crises sectorielles, elle vise notamment à valoriser des ressources spécifiques territoriales, mais aussi à tirer parti de l'individualisation des comportements. Cette différenciation s'opère à partir de plusieurs lignes de perception des demandes des consommateurs et des citoyens. Deux principales lignes d'innovation apparaissent, l'une visant à spécifier toujours plus en profondeur les caractéristiques fonctionnelles des services alimentaires en exploitant les développements scientifiques et technologiques, l'autre exploitant plutôt des attributs hédonistes ou politico-éthico-culturels. Pour caractériser les logiques de différenciation, sont introduits deux paradigmes cognitifs (qui fonctionnent comme des "mythes", au sens où ils sont incomplets) : l'assimilation des qualités à des caractéristiques des produits, la formation des qualités à partir des identités. L'analyse doit pouvoir rendre compte d'une diversité d'évolutions et de ruptures avec les principes de l'ancien modèle de production, mais aussi, pour être complète, elle doit intégrer les limites du nouveau modèle, i.e. l'analyse des crises liées à son développement. Celles-ci sont caractéristiques d'un régime d'accumulation centré sur les valeurs immatérielles.
Year of publication: |
2002
|
---|---|
Authors: | Allaire |
Institutions: | Département Sciences Sociales, Agriculture et Alimentation, Espace et Environnement (SAE2), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) |
Subject: | Consommation | distribution et transformation | IAA | organisation | politique publique | connaissance | système productifqualité du produitdifférenciation des produits |
Saved in:
Saved in favorites
Similar items by subject
-
Ajustements stratégiques aux marchés locaux dans les industries alimentaires de consommation
Nicolas, (2000)
-
Création et développement de PME dans le secteur des biotechnologies : le cas français
Mangematin, Vincent, (2001)
-
Caprice, Stephane, (2004)
- More ...
Similar items by person